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Amaravati : le premier monastère de forêt en Occident

Amaravatii est un centre d’enseignement et de pratique destiné aux laïcs et aux moines et aux laïques et aux nonnes

Par Michel Henri Dufour

Nous avons souligné - ou rajouté - en rouge ce qui concerne les nonnes et les "laïques" (jamais explicitement citées)

« Appamaado amatapada“m pamaado maccuno pada“m Appamattaa na miiyanti ye pamattaa yathaa mataa. »(La vigilance est le sentier du nibbaana. La négligence est le sentier de la mort. Ceux qui sont vigilants sont délivrés de la naissance et de la mort. Ceux qui sont négligents sont considérés comme déjà morts. ) Dhammapada, verset 21.

Bien que les bhikkhu (et les nonnes ) acceptent avec joie ce qui est offert et se contentent de conditions parfois austères en termes de logement et de nourriture, l’évolution naturelle veut qu’ils soient toujours en mesure de répondre aux besoins spirituels de la communauté laïque. Dès la fin de la vie du Bouddha déjà, ses disciples étaient passés du stade d’un petit groupe de moines errants à celui d’une vaste communauté parfaitement organisée, résidant dans de grands monastères répandus dans toute la région centrale de l’Inde. De la même manière, lorsque qu’Ajahn Chah, célèbre maître contemporain en Thaïlande, est arrivé dans la région d’Ubon (Nord-Est du pays) il vivait dans la forêt avec simplement ses vêtements et son bol. Au fil des années s’est créé autour de lui le monastère de Vat Pah Pong, grand centre spirituel utilisé maintenant par des milliers de personnes. À partir de ce noyau d’autres monastères ont été établis en Thaïlande (dont Vat Pah Nanachat, tout particulièrement réservé aux occidentaux). À ce jour, plus de cent-vingt monastères de forêt ont été créés, inspirés de son enseignement. De très nombreux disciples d’Ajahn Chah résident à travers le monde, le noyau de cette Communauté en Occident étant constitué par le monastère de Chithurst et le centre bouddhique Amaraavatii en Angleterre, ouvert en 1985, sous la direction du Vénérable Sumedho, l’un des premiers disciples occidentaux du Maître. D’autres monastères ont été par la suite créés en Australie, Nouvelle-Zélande, Italie, États-Unis et Suisse.

Situé dans la campagne anglaise du Hertfordshire, à environ soixante kilomètres au Nord-Ouest de Londres, Amaraavatii est un centre d’enseignement et de pratique destiné aux laïcs et aux moines. Il abrite une communauté de moines, de nonnes et de postulants dont tout visiteur peut partager, au sein d’un environnement encourageant le calme et la contemplation, la vie de méditation et de travail, exemple vivant de la voie bouddhique.

Amaravati signifie "le royaume non soumis à la mort" (l’un des synonymes de nibbaana) dans les Écritures bouddhiques en langue paali, réminiscence constante de l’aspiration spirituelle la plus élevée.

À la fin de l’été 95 les travaux de construction du nouveau temple ont débuté à Amaraavatii. La communauté monastique, déjà installée depuis dix ans, a ressenti profondément la nécessité de cette réalisation en réponse à l’accroissement de l’intérêt des laïcs et laïques et à la renommée du monastère (et des autres centres affiliés) dans le monde entier.

Comme tout monastère bouddhique de la tradition Theravaada le centre d’Amaraavatii n’est pas isolé du monde et, même si les débuts furent parfois délicats, il fait maintenant partie intégrante du paysage spirituel local et bénéficie de nombreux soutiens. Le Vinaya (code de discipline monastique) crée un lien très étroit et très solide entre la Communauté des moines et des nonnes et la société environnante. En effet, en l’absence de l’offrande quotidienne de nourriture et du soutien à long terme de la communauté laïque, la Sangha ne peut survivre. Bien entendu, un tel soutien ne peut être effectif que si la Sangha fournit un exemple digne de respect, et que la relation ainsi créée offre un cadre dans lequel la générosité, la compassion et l’encouragement mutuel peuvent se développer.

La dépendance vis-à-vis des autres encourage les moines et les nonnes à vivre dans la confiance et à se satisfaire d’un niveau de vie modeste. Une relation équilibrée est ainsi maintenue, la Sangha offrant l’aide spirituelle par l’enseignement et par sa présence, les laïcs utilisant l’opportunité d’exercer leur générosité et de participer directement et avec joie à la vie spirituelle.

Amaravati compte une Sangha française, modeste sans doute mais permettant au visiteur francophone d’avoir des guides pour appréhender la réalité et l’esprit du lieu. Aya Sundara, Aya Upekkha, deux nonnes parmi les plus anciennes, et un moine Vénérable Saavako (ordonné début 2001) font partie de cette Communauté (sans toutefois toujours résider à la "maison mère").

Un jour ordinaire à Amaraavatii

Lever à 4 h
5 h : puja du matin et méditation dans le temple principal (bot) puis travaux domestiques
7 h 15 : rassemblement de la Communauté autour du petit déjeuner puis réunion de travail et préparation du repas auquel chacun est invité à participer
11 h : repas
1 h 30 : méditation et étude individuelles
5 h : thé
7 h 30 : puja du soir et méditation
9 h 45 : coucher.

Cet emploi du temps est quelque peu modifié les jours de changement de lune (uposatha) ou en fonction des travaux à accomplir au monastère. Quel que soit l’emploi du temps l’accent est toujours mis sur la nécessité d’utiliser la vie quotidienne comme base de pratique et de profiter des diverses opportunités offertes de mettre les enseignements au test de cette confrontation avec les exigences de la vie communautaire et de la contemplation individuelle.

Quelques règles

Les moines, nonnes et novices à Amaravati observent le code de conduite monastique, dont la base est formalisée dans les huit préceptes suivants, que les hôtes sont également censés suivre. Ces préceptes concernent :

– la non-violence : ne pas intentionnellement ôter la vie à un être vivant
– l’honnêteté : ne pas s’approprier ce qui n’a pas été offert
– la continence : s’abstenir de toute activité sexuelle
– la parole correcte : s’abstenir de paroles mensongères, malveillantes
– la sobriété : s’abstenir de boissons enivrantes et de drogues
– le renoncement : ne pas manger l’après-midi
– le contrôle des sens : s’abstenir d’assister à des spectacles, de porter des bijoux, se parfumer,… (les hôtes sont invités à s’habiller modestement, à ne pas écouter ou jouer de la musique)
– la vigilance : s’abstenir de trop dormir.

Renseignements pratiques

– Pour résider à Amaravati : en dehors des périodes de retraites écrire au “Guest Monk”, pour les retraites, au “Retreat Manager” : Amarâvatî Monastery, Great Gaddesden, Hemel Hempstead, Herts HP1 3BZ, England.

Tous les enseignements, le logement et la nourriture sont offerts par la Sangha et ses amis. Le monastère reçoit tout don avec gratitude car cela permet à la Communauté de vivre et de pratiquer ainsi que d’accueillir les visiteurs et les pratiquant(e)s.

source : Samsâra

         

 

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